1 Mobilité _ théorie
Dans son article, Forsyth (2015) divise l’aspect de la mobilité en plusieurs concepts comme le transport durable et l’encouragement de l’activité physique. Les auteurs Greenberg et Renne (2005) définissent, eux, la mobilité comme étant le côté rentable, équitable et écologique d’un espace marchable. Une mobilité adéquate, dans un contexte de marchabilité, dépend premièrement de la variété de transports non motorisés offerts. Effectivement, les auteurs stipulent qu’un environnement marchable devrait posséder des installations favorables pour la marche, bien évidemment, mais aussi pour le jogging, la course, le vélo, le patin à roulette et autres modes de déplacement non motorisés. Cette variété de choix dans l’aménagement est d’ailleurs, selon Bentley (et al., 1985), une condition essentielle de l’aménagement urbain. Bien que ce dernier traite de la variété de façon plus large, cet aspect est, selon nous, applicable à plusieurs échelles, dont celle de la mobilité. Une variété de choix de modes de transport non motorisés permettrait donc l’aménagement d’espaces plus riches, en plus de les rendre plus faciles à utiliser. La variété, selon Bentley (et al., 1985), dépend de trois facteurs soit la demande, l’espace et la contribution au design. Par ailleurs, il indique que la localisation des services est également un élément primordial afin de créer une variété efficace. Il est donc nécessaire de concentrer les offres de mobilité durable à des endroits où les piétons sont susceptibles de se rendre et de circuler librement.
D’autre part, un des aspects de la mobilité qui revient souvent est la proximité entre les termes marche et activités physiques. Cependant, un environnement marchable n’encourage pas nécessairement l’activité physique. Les recherches montrent d’ailleurs que lorsqu’on compare différents lieux dits marchables, on constate que chacun des lieux possèdent des critères qui lui sont uniques et qui en font un environnement favorisant la marche. Par exemple, un certain espace peut être catégorisé marchable pour sa mixité d’usage tandis que l’autre peut l’être tout autant, mais simplement, car il encourage l’activité physique et est également propice à celle-ci. Dans les deux cas, il est question de marchabilité, mais pour des critères bien différents. La mobilité peut donc être considérée comme un aspect qualitatif de l’aménagement urbain.
Aussi, le fait que l’on considère qu’un environnement encourage l’activité physique ne fera pas augmenter la quantité d’activité sportive exercée par une population et donc, n’a aucune influence sur le taux d’obésité de cette dernière. Il n’y aurait pas d’études prouvant une corrélation directe entre l’environnement marchable et le niveau d’activité physique de ses résidents. Les travaux de recherche de Van Stralen, de Vries, Mudde, Bolman, et Lechner (2009) sur ce sujet montrent cependant que dans une bonne majorité des cas, les citoyens habitant des secteurs dits marchables, sont des gens qui préfèrent, à la base, bouger pour se rendre au travail ou pour faire leurs courses. Une corrélation peut alors être faite au niveau des habitudes de vie des habitants. En effet, ceux qui emménage dans des quartiers marchables le font consciemment et par préférence personnelle.
Finalement, cette catégorie du cadre théorique couvre l’aspect mesurable de la marchabilité. Il est question, entre autres, du Walkscore. Le terme Walkscore, que l’on pourrait traduire par pointage de marchabilité, prend en compte certains critères comme la densité urbaine, la mixité d’usages, l’interconnexion des rues, la perméabilité, la quantité de trafic automobile, les distances de marche, la largeur des trottoirs, etc. Cependant, les critiques sont multiples par rapport à cette méthode de calcul puisqu’elle ne prend pas en compte certains éléments très importants de l’environnement dont les dénivelés, la criminalité, le climat, les frontières, l’âge du marcheur et etc., qui sont, pourtant, des qualités très importantes d'un environnement marchable.