4 Perméabilité _ théorie
De nombreux auteurs associés à la pratique du design urbain considèrent la notion de perméabilité de la trame urbaine très importante afin de favoriser un environnement marchable (Bentley et al, 1985 ; Southworth, 2005 ; Vivre en Ville, 2010). La perméabilité, utilisée dans un contexte de marchabilité, peut se définir comme la capacité et la facilité de se déplacer à l’intérieur d’un espace donné, avec suffisamment d’espace pour marcher et préférablement, sans obstacle (Forsyth, 2015). Jacobs (1961) (cité dans Forsyth, 2015) propose une organisation comprenant des services rapprochés ainsi que des rues et des trottoirs disposés en quadrilatères, sans toutefois omettre l’utilisation de circuits de formes plus organiques inspirées des schémas urbains historiques. Une trame poreuse permet d’offrir des itinéraires variés qui offrent davantage de possibilités et favorisent la marchabilité en optimisant son efficacité.
Dans l’ouvrage de Bentley (et al., 1985), Responsive Environments : A Manual for Designers, la perméabilité est abordée dans le premier chapitre, peut-être en raison de son importance, mais aussi parce qu’elle doit être prise en considération tôt dans l’élaboration d’un projet de design urbain. Elle devient aussi une caractéristique fondamentale à un environnement dit réactif (Bentley et al., 1985). La perméabilité peut être vécue de façon différente pour chacun et aussi selon des variables qu’ils nous seraient plus difficiles à analyser, par exemple, l’âge d’une personne, ses préférences, la charge portée, le temps de la journée ou encore la température (Gebel et al, 2009). Finalement, Bentley (et al., 1985) inclut dans sa définition de la perméabilité la notion de perméabilité visuelle. C’est-à-dire que les multiples parcours offerts doivent être facilement repérables aux yeux des marcheurs (Bentley et al, 1985).
En résumant notre cadre théorique, il est possible d’analyser la notion de perméabilité avec le campus de UBC Vancouver en se posant la question suivante : est-il facile pour les étudiants ou la population de se déplacer au travers du cœur du campus et d’atteindre rapidement une grande variété de destinations et de services à pied ? Plusieurs critères seront analysés afin d’évaluer si le campus est perméable ou non. Par exemple le relief, la trame urbaine et ses îlots, les distances de marches par rapport à l’accès aux biens et services, la présence d’un réseau piéton relativement complet et plus encore.